par Erick Bukula
“Les nationalistes congolais sont fondés à exercer une vigilance renouvelée face ces prophètes autoproclamés qui prétendent sauver la Rdc en la livrant pieds et poings liés à l’étranger.” A lancé le porte-parole du gouvenement congolais, Lambert Mende, contre les évêques de la Cenco.
(Kinshasa)- La guerre des mots entre les supporteurs et opposants de la révision de la constitution, particlièrement dans son article 220, ne fait que prendre de l’ampleur. Face aux déclarations anti-révisionnistes de l’opposant Léon Kengo puis de l’église catholique la réponse du gouvernement n’a pas tardé à venir.
Le jeudi 18 septembre dernier, le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende Omalanga a convoqué une conférence de presse dans laquelle il s’est sauvagement attaqué aux prélats et de ce fait à tout ceux qui ont haussé la voix contre une éventuelle modification de l’article 220 de la Constitution.
Mende a lancé sa contre-attaque en tentant d’établir que ce débat n’était pas à l’ordre du jour car, selon lui, la problématique de la révision de l’article 220 de la constitution n’a pas encore été posé à une quelconque institution publique du pays.
Visiblement trés monté, le porte-parole du gouvernement a emis l’opinion que cette polémique ne se résumait qu’à un procès d’intention. “La prétention de nos compatriotes auteurs de la lettre pastorale du 14 septembre…donne quelque substance à nos inquiétudes face à ce qui n’est rien moins qu’un véritable cas d’école de procès d’intention, aucune institution n’ayant jusque-là pris une initiative de la révision concernant l’article 220.” A-t-il déclaré.
Pour démontrer que les anti-révisionnistes prêtent des intentions aux gouvernement sans en avoir des preuves tangibles, le ministre s’est rapporté aux déclarations faites par un évêque aux ondes de la Rfi; À la question lui posé de savoir sur quel fait la CENCO se basait pour accuser les autorités de tenter de modifier l’article 220 de la constitution, l’évêque en question n’aurait eu mieux à dire que : “L’intention est claire .”
Pour Mende, le fait que cette question aussi sensible soit soulevée plus de deux ans avant même les échéances électorales en question témoigne d’une obsession des anti-révisionnistes à empêcher l’actuelle président à gérer comme il le faut son mandat.
Mr Mende a continué son exposé en accusant l’église catholique de dévier de son rôle de leader spirituelle en voulant plutôt exercer un leadership politique.
“Il est regrettable que nos évêques ne parviennent pas à résister à la tentation d’exercer un leadership politique qui n’entre nullement dans leurs attributions, la même constitution qu’ils prétendent défendre ayant réservé ce privilège aux partis politiques.” S’est indigné le ministre des media.
Mr Mende a voulu démontré que l’intention derrière cette ingérence politique des clergés est de servir leur maitre de pensée occidentaux en intoxiquant les Congolais comme l’avait fait leur prédécesseurs pendant et après l’époque coloniale.
Faisant référence au communiqué publié par les évêques de la Cenco le lundi dernier, Mr Mende a rappelé que c’est avec des “lettres pastorales enflammées” comme celle-là que l’église avait grossièrement déformé l’image de l’héro de l’indépendance Patrice Émery Lumumba.
Comme si puisant son inspiration de l’histoire du Grand Congo, Mr Mende a tenté d’établir des similarités entre la stratégie de l’église et celle du régime du dictateur Mobutu; Pointant du doigt la déclaration du porte-parole de la CENCO selon laquelle la révision de la constitution provoquait “l’énervement” de la population, Mende a remarqué : “Nous qui avons vécu sous la Deuxième République nous nous souvenons que c’est le mot qu’utilisait volontiers le défunt Président Mobutu pour justifier son aversion pour la démocratie pluraliste.”
Cela dit le ministre Mende a laissé glisser qu’une modification de l’article 220 n’est pas exclue et qu’en cas de nécessité il y aura un recours à l’arbitrage du souverain primaire, le peuple.
La position de l’église catholique bénéficie d’un large soutient dans la diaspora congolaise et c’est ce qui a poussé le ministre Mende, en sa qualité de porte-parole du gouvernement, a qualifié de regrettable le fait que l’église ait une opinion similaire à la “véritable extraversion de la pensée que l’on croyait jusque-là exclusivement réservée à une certaine jeunesse déboussolée, candidate à l’exil économique en Occident”; Comprenez par là les anti-kabilistes de la diaspora appélés combattants.
Les évêques n’étaient pas la seule cible de Mende dans son point de presse de Jeudi. Bien que ne l’ayant pas explicitement mentionné, le porte-parole du gouvernement a aussi fustigé le président du Senat Leon Kengo pour avoir dit-il “utiliser des tribunes institutionnelles pour donner la réplique à des prises de positions particulières ou partisanes”.
Pour rappel, le lundi dernier, les évêques congolais de la Cenco avaient exprimé leur opposition à la révision de l’article 220 de la Constitution dans un communiqué de presse publié depuis le vatican où ils sejournaient dans le cadre d’une visite ad limina. Avant eux, c’était le président du Sénat Léon Kengo qui avait émis le même point de vue lors de l’ouverture de la session parlementaire de Septembre.
Un article de The Voice Of Congo