Qui d’entre Kigali et Kinshasa disait vrai? Telle était la question posée dans notre article du 12 juin sur les affrontements entre les armées respectives de la RDC et du Rwanda. Il semble bien qu’après tout, la partie congolaise disait la vérité et le Rwanda aurait menti.
Le rapport des enquêtes menées par le bureau du mécanisme conjoint élargi de la CIRGL(Conférence internationale sur la région des Grands Lacs) a démenti la version des autorités rwandaises selon laquelle les soldats congolais avaient péri lors des combats.
Dans ce rapport d’une dizaine de pages, les enquêteurs disent n’avoir trouvé aucune douille sur les deux sites des collines Kanyesheza qui étaient décrits par les autorités rwandaises comme lieux oú auraient pris place les affrontements.
Des affrontements qui, toujours selon Kigali, avait été déclenchés par des militaires congolais qui avaient violé l’intégrité territoriale du Rwanda.
De plus, parmi les photos annexées au rapport, certaines représentent des soldats congolais avec des os craniens brisés! Ce qui a conduit les enquêteurs à réclamer une autopsie.
L’hypothèse des combats mise donc de côté, la seule version qui tient est celle des autorités congolaises. Cette version se résume dans la déclaration du Colonel Emmanuel Kaputa, signataire du rapport pour la partie congolaise.
Il dit : “cela(le rapport) indique que ces soldats ont été capturés vivants en RDC pour être ensuite exécutés sur le territoire rwandais”.
Pour rappel, des accrochages entre l’armée rwandaise et congolaise avaient éclaté et fait 5 morts le mercredi 11 juin dernier à un poste frontalier des deux pays situé à une vingtaine de kilomètres de Goma.
Selon le porte-parole des FARDC au Nord-Kivu, colonel Olivier Hamuli, le kidnapping d’un caporal des FARDC par des soldats rwandais serait à la base de ces affrontements.
Mais de sources militaires rwandaises affirmait plutôt que le caporal congolais aurait ouvert le feu sur une position de l’armée rwandaise après qu’il ait traversé la frontière pour chercher de la nourriture.
Erick Bukula
@VoiceOfCongo
