RDC : Les non-dits du discours de Joseph Kabila

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JOSEPH KABILA

par Erick Bukula

 

La dernière fois que le Président Congolais s’est ainsi exprime remonte á plus d’une année, lors du discours de fermeture des concertations nationales en octobre 2013. Dans son discours du lundi dernier, Joseph Kabila a survolé les quasi-totalités des sujets d’importance pour la gestion de l’appareil étatique congolais à l’exception de ceux de plus grandes importances.

 

(Kinshasa)- Le Chef d’Etat Congolais Joseph Kabila a livré, lundi 15 décembre dernier, son discours du bilan mi-parcours. C’est devant un Parlement réuni en Plénière que le président congolais a fait l’état de lieu du Grand Congo après avoir achevé la première moitie de son 2eme mandat de 5 ans a la tête du pays.

C’est un bilan largement positif qu’a dressé le président Kabila et en un peu plus d’une heure il a abordé plusieurs points relatifs aux différents secteurs entre autre la santé, la sécurité, l’éducation, l’économie, le gouvernement de cohésion nationale, les élections et la Ceni voire même les récents incidents survenus au Parlement quand les élus du peuple en étaient venu au coup de poing.

En ce qui concerne l’Economie, comme on pouvait s’y attendre, Kabila a mis l’accent sur la stabilité du cadre macroéconomique avec un secteur minier en plein boom, des es exportations du cuivre avoisinant le million de tonnes l’an et notamment un taux de croissance économique qui tourne autour de 8,5%. Des indicateur économiques positifs mais qui n’ont pas empêché Kabila à relevé le grand défi qui est l’augmentation du revenu par tête d’habitant et de la réduction des inégalités sociales.

Au chapitre de la sécurité, le président Joseph Kabila a évoqué les guerres à répétitions qui sévissent à l’Est du pays et les exactions des forces négatives encore actives dans la même région, particulièrement dans le secteur de Beni Mbau (province du Nord-Kivu). Le Rais congolais a rassuré que rien ne sera épargné pour neutraliser les instigateurs de ces exactions quels que soient leur rang social ou obédience politique.

Au  gouvernement de cohésion nationale, il a rappelé l’essentiel  de ses missions, à savoir, la consolidation de la paix, la restauration de l’autorité de l’Etat, l’application des résolutions des concertations nationales, la poursuite du processus de la décentralisation, l’organisation des élections, l’amélioration des conditions sociales des populations et la poursuite du  vaste et ambitieux programme de la reconstruction nationale au travers de la Révolution de la Modernité.

En ce qui concerne les élections, Kabila a déclaré qu’elles sont devenues incontournables pour l’accès aux plus hautes charges de l’Etat et que toutes les élections prévues par les lois seront donc organisées, conformément aux dispositions qui seront prises par la CENI. D’où un rappel fait á l’Assemblée Nationale de son devoir de doter la CENI des lois dont elle a besoin pour mieux programmer les différentes échéances électorales. Kabila a aussi exhorté le Gouvernement à mobiliser et à mettre à la disposition de la CENI, les ressources nécessaires pour la bonne organisation des élections.

Si le président congolais a abordé une grande variété de sujets d’importance pour le fonctionnement de l’état, il n’a toutefois pas touché à ceux qui continuent à accrocher l’attention de la communauté tant nationale qu’internationale et même celle  du congolais ordinaire, a savoir sa succession à la tête du pays et son avenir politique. Sera-t-il candidat à sa propre succession à l’horizon 2016? Cette question vitale n’a pas été répondue par le président. Aussi,  Joseph Kabila n’a également rien dit sur la révision de la Constitution, notamment sur les dispositions verrouillées de la Constitution. Ces dispositions ont, au cours des mois derniers, fait l’objet des débats sur leur modification.

Le suspens de 2016 persiste donc, est-ce par tact politique ou simplement parce que le président a jugé que ce sujet n’est pas de nécessité, il semble bien que cette question ne trouvera de réponse qu’au moment M, c’est-à-dire en décembre 2016.

Un article de The Voice Of Congo

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