RDC : l’idée d’une transition refait surface !

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Steve-mbikayi

Ils ne manquent pas d’imagination, les politiciens congolais pour tenter de sortir le pays de la crise politique qui s’est invitée ou, encore, pour accéder aux affaires publiques. Depuis que le Chef de l’Etat a lancé les consultations en vue d’un dialogue politique national, officiellement, pour organiser des élections apaisées, chacun y va de son imagination créative pour se faire remarquer.  Transition politique, réécriture de la Constitution ou maintien du statu quo, tous les moyens sont bons, pourvu qu’on y arrive à tout prix.

Le groupe du Député Steve Mbikayi, « l’Opposition nationaliste », propose ouvertement l’institution d’une transition politique avec un Gouvernement dirigé par une personnalité de l’Opposition. Ainsi, les dispositions constitutionnelles d’éternité comme celles relatives à la durée des mandats devraient-elles  être ignorées. Il s’appuie sur une phrase qu’aurait prononcée le Président de la CENI, Corneille Nangaa, comme quoi le calendrier qu’il s’apprête à publier dépasse un tout petit peu les délais constitutionnels. Cela suffit pour Steve Mbikayi et son monde de déclarer que le respect de la Constitution devient une pure illusion. Les opposants, qui continuent à y croire, se trompent éperdument. Au passage, il accuse la Majorité de masquer  ses intentions réelles et de préparer des affrontements en jetant dans la rue des bandes de jeunes du parti présidentiel. Il accuse, également, l’Opposition qu’il qualifie de radicale,  de créer les conditions d’une insurrection populaire. Quant à la hiérarchisation des élections, le groupe de Steve Mbikayi accorde la priorité aux locales. Le reste après. Une position qui, curieusement, rejoint celle de la Majorité.

L’idée d’une transition avait été évoquée, publiquement, pour la première fois par le Chef de la secte politico-mystique Bundu dia Kongo, interdite de fonctionnement en RDC après des violentes contestations postélectorales dans la province du Bas-Congo, en 2007. Ne Muanda Nsemi, c’est son pseudonyme, a effectué une tournée dans sa province d’origine, devenue Kongo Central. Partout où il passait, il proclamait l’avènement d’une nouvelle transition qui serait dirigée par un quadriumvirat. Son séjour bas-congolais n’était pas rose comme il l’aurait envisagé. A son retour dans la capitale, à Kinshasa, Ne Muanda Nsemi avait annoncé son retrait de la vie politique, tout en gardant son siège à l’Assemblée nationale. Depuis, il a obtenu la libération de ses adeptes, à la suite d’une grâce présidentielle, en marge des festivités de nouvel an.

Parallèlement, certains ténors du camp présidentiel se prononcent en faveur d’une réécriture de la Constitution. Anciens chantres du mobutisme, ils n’ont rien perdu pour ce qui concerne la conception des slogans de propagande. En première ligne, des ministres et mandataires, très souvent épinglés dans des affaires de malversations financières.

Cependant, le dialogue, censé engendrer le consensus autour du processus électoral, piétine. Malgré les appels à l’apaisement du Pape François, du Secrétaire général de l’ONU et de tant d’autres personnalités, les ambitions politiques personnelles priment encore sur l’intérêt national. La question de l’opposabilité des résolutions qui pourraient sortir d’un dialogue non inclusif se pose avec acuité. Mais, le Président de la République, qui a repris à son compte le dialogue, autrefois une revendication principale de l’Opposition, a promis de les faire respecter. Des mesures sont prises pour gérer les éventuelles contestations. Il est à craindre que la tension monte à l’approche des échéances électorales. Dans un environnement aussi incertain, mieux vaudrait que les uns et les autres s’abstiennent d’attiser le feu.

Un article de La Prospérité

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