RDC – Négociations directes avec la MP : Le Rassemblement laisse la porte ouverte

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Etienne TSHISEKEDI SIGNE L'ACTE D'ENGAGEMENT

Guerre de communiqués, vendredi dernier, entre d’une part, les signataires de l’accord politique du 18 octobre 2016, et d’autre part, le « Rassemblement». Ils ont réagi chacun à leur manière, au communiqué publié même jour par la CENCO. Si les premiers parlent déjà d’un échec de la mission de bons offices du clergé, le second pense que rien n’est encore perdu. II laisse la porte ouverte, prenant témoin « le peuple congolais et la Communauté internationale de considérer sa disponibilité permanente au dialogue ».

 

La mission de la Conférence épiscopale nationale du Congo serait-elle déjà compromise? Des possibles négociations directes entre la Majorité présidentielle (MP) et le « Rassemblement » des forces politiques et sociales acquises au changement seraient- elles également reléguées aux calendes grecques ? Ces questions ont alimenté la chronique politique ce week-end. Il a suffi que la CENCO brise le silence, vendredi 2 décembre 2016, pour que le gotha politique congolais s’agite dans tous les sens.

 

Les signataires de l’accord du 18 octobre 2016 s’gitent

 

Est-ce que la CENCO a fait un vœu d’impuissance, pour n’avoir pas réussi à rapprocher la MP et le « Rassemblement» ? Sur ce point précis, les avis sont partagés. Les signataires de l’accord politique du 18 octobre 2016, sanctionnant le Dialogue politique de la cité de l’union africaine, n’ont pas hésité à faire le lien. Leur conclusion n’a pas non plus tardé. Ils sont unanimement convaincus que la CENCO a échoué dans sa mission d’amener L’aile dure de l’Opposition, en l’occurrence le « Rassemblement », à adhérer à cet accord. Selon eux, la CENCO – point de contact entre la MP et le « Rassemblement» – ayant presque jeté l’éponge, le moment est venu de passer rapidement à l’application pour, disent-il, rattraper le temps perdu.

 

Alexis Thambwe Mwamba, co-modérateur au Dialogue de la cité de l’UA pour le compte de la MP, n’y est pas allé par quatre chemins. Dans le communiqué qu’il a signé le vendredi 2 décembre 2016, il dit « prendre acte de l’échec de la mission de la CENCO du fait des contractions fragrantes au sein des forces politiques et sociales non signataires de l’accord politique et certaines de leurs exigences attentatoires à l’esprit et à la lettre de la Constitution de la République ». Il regrette par conséquent « le temps ainsi perdu inutilement qui a énervé le calendrier convenu par les parties prenantes au Dialogue politique national inclusif pour la préparation d’un processus électoral fiable et apaisé ».

 

Même son de cloche dans l’Opposition signataire de l’accord politique du 18 octobre 2016. Sauf s’en lieu et place de Vital Kamerhe, c’est Jean-Lucien Bussa, le décor-mais porte-parole du groupe, qui a signé, le même 2 décembre, le communiqué reflétant le point de l’Opposition pro-dialogue de la cité de l’UA.

 

Tout en saluant l’initiative de la CENCO, « qui appelle tous les acteurs politiques à parvenir à l’unique finalité de L’accord, à savoir l’alternance politique pacifique dans un délai raisonnablement court», l’Opposition signataire de l’accord politique du 18 octobre 2016 « exige la pour- suife de la mise en œuvre rapide et effective dudit accord politique ».

 

LE RASSEMBLEMENT MARCHE AVEC LA CENCO

Le « Rassemblement » ne fait pas la même lecture des événements. Cette plateforme politique n’entend pas fermer la porte à un éventuel compromis avec la MP et ses alliés de la cité de l’UA; Elle espère « aboutir à un compromis politique global pouvant conduire à la tenue effective d’élections démocratiques, crédibles et transparentes dans le plus bref délai». Bref, le « Rassemblement » ne croit en l’échec de la mission de la CENCO.

Tout en se mettant pleinement à la disposition de la CENCO, « devant l’urgence soulignée par la CENCO, le Rassemblement réitère son engagement et sa volonté maintes fois exprimés, notamment lors de la rencontre entre la délégation de la CENCO et le Président du Conseil des saces en date du 30 novembre 2016 de soutenir les efforts déployés par la CENCO jusqu’à la tenue d’un dialogue réellement inclusif ».

 

Au moment où la MP tergiverse et fait preuve de sa mauvaise foi à aider la CENCO à mener jusqu’à bon port ses consultations, « le Rassemblement prend à témoin le Peuple congolais et la Communauté internationale de considérer sa disponibilité permanente au dia logue en vue de trouver une solution pacifique avant l’expiration du second mandat de Monsieur Joseph Kabila, ce 19 décembre 2016, et d’éviter ainsi au pays le chaos programmé par sa famille politique ».

 

ET SI LA SOLUTION VENAIT DE LUANDA ?

Qu’est-ce qui va se passer entre-temps ? Difficile à prédire. On sait néanmoins que Luanda travaille ardemment pour parvenir à réconcilier les deux plus grands protagonistes de la crise politique congolaise, à savoir la Ml’ et le « Rassemblement ». Tout récemment, le vice-ministre des angolais des Affaires étrangères, envoyé spécial du président José Eduardo Dos Santos, a fait le déplacement de Kinshasa pour baliser la voie en vue d’une rencontre en tête-à-tête dans la capitale congolaise entre le chef de l’Etat, Joseph Kabila, et Etienne Tshisekedi, président du Comité des sages du « Rassemblement ».

 

Pour le moment, de Luanda, on apprend que la rencontre, parrainée par le président Dos Santos, est toujours à l’ordre du jour.

C’est dire qu’avant la date fatidique du 19 décembre 2016, l’espoir d’un accord politique plus conciliant entre la MP et le Rassemblement reste encore possible.

 

Entre Luanda et Kinshasa, en passant par Brazzaville, moyennant un soutien Indéfectible de la communauté internationale, la diplomatie est en œuvre pour éviter à la RDC de sombrer dans le chaos après le 19 décembre. Il reste cependant une grande inconnue : l’attitude de la MP à se surpasser pour corriger les failles de l’accord politique du 18 octobre 2016. Des sources diplomatiques ont indiqué le week-end Luanda aurait mal pris la su.ite réservée à son émissaire auprès du chef de l’Etat. Joseph Kabila, soutiennent nos sources, aurait répondu à l’émissaire angolais qu’il ne voyait plus la nécessité d’un tête-à-tête entre lui et Etienne Tshisekedi. Il soupçonne ce dernier d’être de connivence avec des capitales occidentales hostiles à son régime. Ce qui ouvrirait la voie à la survenance de l’irréparable tant redouté le 19 décembre 2016.

Par LE POTENTIEL

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