RDC : Opération “Likofi”; un coup sanglant sur les droits humains.

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En Novembre dernier, avait été lancé à Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo, l’opération “Likofi”, coup de poing en lingala dans le but d’éradiquer le phénomène “Kuluna”, ces groupes des jeunes délinquants qui semaient la terreur dans les quartiers de la ville.

Près de 4 mois après, cette opération qui devrait initialement prendre fin en février mais avait été prolongée, s’est révélée être un succès sur le terrain.

La sécurité a été retablie et une vie normale restauré. Les terrasses, qui s’étaient sechées, affichent complets maintenant. La musique y joue jusque tard dans la nuit.

“Les kulunas, c’est fini maintenant! Je peux rentrer tard chez moi sans crainte” s’exprime une résidente de la ville.

Selon le colonel Pierrot Mwanamputu, chargé de l’information de la police, 903 personnes ont été interpellé dans l’intervalle du 15 novembre au 6 février. 474 d’entre eux ont été déférées au parquet et 147 mineurs au tribunal juvenile.

Le mercredi 19 mars dernier, 21 autres criminels présumés ont été présentés au gouverneur de la ville André Kimbuta par le général Kanyama. Chef de la police dans le district de Lukunga.

Mais c’est la où le succés de Likofi devient un échec de l’état de droit. A part le fait qu’un criminel présumé devrait être présenté devant un juge et non un membre de l’exécutif, les cibles de cet opération ont été victimes de beaucoup d’autres violations sérieuses de leur droits en tant qu’hommes et citoyens.

Plusieurs bavures, dérapages et parfois même exécutions sommaires par les services de sécurité ont été reporté par des témoins oculaires.

“Un jeune a été denoncé par des gens puis arrêté. La police l’a ramené chez lui, on appelé ses parents. Puis quand ils sont sortis de la maison on il l’on abbatu. La police a ensuite embarqué son corps” a révélé une résidente de Kinshasa à Jeune Afrique.

Des sources proches des policiers ou des militaires rapportent même que des nombreux jeunes embarqués dans les camions ont été assassinés et jetés au fleuve Congo.

En novembre, la Monusco et l’unicef avaient indiqué avoir reçu des rapports préoccupant faisant état de la disparition et assassinat d’une vingtaine de jeunes hommes et douzaine d’enfants.

La Renadhoc (Réseau national des ONG des droits de l’homme) avait demandé une enquête indépendante après avoir affirmer que “des policiers et autres agents de sécurité non-identifiés avaient été mobilisés en vue de traquer, arrêter torturer et parfois exécuter en public”.

Des bavures comme l’incident de novembre dans le quartier Matonge où une enceinte qui sert de retrouvailles pour les vendeurs des journaux avaient été prise d’assaut par la police sous prétexte qu’ils détenaient des objets dangereux.

Comme résultat, plusieurs passants et commerçants sur le lieu avait été molesté et avaient perdu leur argent et  téléphones portables.

Le ministre congolais de l’interieur, Richard Muyej a pour autant défendu le bilan de cette opération exécutée par les forces de sécurité sous sa tutelle. Il a minimiser l’existence des dérapages ou actions extra-judiciares en déclarant que dans la plupart des cas la police agit en légitime défense.

Les kinois ne semble pas toutefois inquiété par ces dérapages de la police, au contraire, la plupart des kinois excédés plaident même pour la peine capitale et extermination des Kuluna.

“Je suis désolé pour les familles des ces kuluna…mais qui tue par l’épée doit périr par l’épée” déclare une résidente de la capitale.

Le fait que ce jeunes criminels sont souvent remis en liberté pour avoir payer une caution ou parcequ’un de leurs parents est policier ou soldat peut justifier pourquoi la police a décider de recourir à l’extermination pour éradiquer ce fléau.

Néamoins, cela va à l’encontre de sa raison d’être qui est de faire appliquer la loi; et la loi suprème, qui est la constitution stipule dans son article 16 que : “la personne humaine est sacrée. Toute personne a droit à la vie, à l’intégrité physique…nul ne peut être soumis à un traitement cruel, inhumain ou dégradant.”

Erick Bukula

Voice Of Congo

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