L’ancien secrétaire général de l’UDPS, Jacquemain Shabani Lukoo n’est toujours pas libre de ses mouvements. La justice rd-congolaise continue à l’inquiéter. Son passeport et quelques documents de son identité trainent encore dans les tiroirs du parquet général de la Gombe. Son dossier enregistré sous RI 5085 au parquet général de la Gombe a été transformé en RMP 5432 depuis le 02 février dernier pour faux, usage de faux et atteinte à la sureté de l’Etat, à l’insu
des autorités de la justice selon nos sources. Les poursuites contre Jacquemain sont une chose que les jeunes de l’UDPS, cadres et même nombreuses personnalités politiques rd-congolaises ne veulent plus entendre un seul instant ; surtout pendant cette période où le chef de l’Etat Joseph Kabila est engagé et déterminé à construire une véritable cohésion nationale avec l’implication de tout le monde.
«Les poursuites contre Jacquemain Shabani sont injustes. C’était un coup monté pour nuire à notre parti politique», a rapporté un responsable de l’UDPS. Ce dernier note que Shabani fonctionnait sous la direction de Tshisekedi ; il n’est pas normal qu’au jour d’aujourd’hui, les autorités de la République décident de lever le siège de la résidence du leader de l’UDPS ; tout en maintenant les poursuites judiciaires contre l’un de ses plus proches collaborateurs. «C’est injuste. Ce n’est pas loyal ni catholique de la part du ministre de l’intérieur», accuse un autre cadre de l’UDPS. A l’ouverture des travaux des concertations nationales, le président de la République avait annoncé que dans le cadre de la cohésion nationale, il allait accorder sa grâce aux prisonniers politiques et à toute personne arrêtée ou poursuivie pour des faits d’opinion et de prise de position politique. Shabani fait parti de cette catégorie des personnes. Un concertateur a laissé entendre que si Kabila arrive à composer avec des gens qui ont eu dans le passé à trahir la nation ; à fortiori le jeune comme Shabani dont le casier judiciaire est totalement vide. «L’affaire Shabani est un petit problème, qui n’ira pas loin», a expliqué ce concertateur. Une dynamique des jeunes de l’UDPS a été mise en place pour mener des démarches auprès des autorités du pays, pour cerner le pourquoi du dossier de Shabani a été à la surprise de tout le monde transformé à un RMP. «Nous ne voulons pas de cet acharnement à l’endroit de notre ancien secrétaire général. Quand le ministre de l’intérieur lève personnellement l’option de déloger ses policiers autour de la résidence de Tshisekedi, il est impassable que la justice rd-congolaise maintienne et amplifie la situation de Shabani», se plaignaient quelques combattants de l’Union pour la démocratie et le progrès social rencontrés au siège national du parti à la 10ième rue Zinnias dans la commune de Limete. Ces jeunes soucieux non seulement de l’avenir politique de l’UDPS, mais aussi et surtout de l’avenir de leur leader. Shabani n’est pas le seul jeune de l’UDPS qui subit des ennuies judiciaires suite à son attachement aux idéaux des pères fondateurs de l’UDPS ; plusieurs autres jeunes sont coffrés ici et là dans différents cachots de la police et des services de sécurité à travers la République, simplement pour avoir soutenu le combat de Tshisekedi. «Maintenant, nous apprenons que le président de la République compte accorder sa grâce et l’amnistie, nous espérons que les notre recouvreront aussi la liberté et les poursuites par exemple contre Shabani et tant d’autres membres de l’UDPS et d’autres partis de l’opposition», souhaite un analyste politique.
JOHN TSHINGOMBE