#RDC: Plus de 600 ONG interpellent Kabila après la répression des manifestations de janvier

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KANYAMA ET KABILA

Plus de 600 ONG congolaises soutenues par la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH) réclament justice pour les victimes des récentes violences en République démocratique du Congo (RDC) contre une modification de la loi électorale, ainsi que la libération d’opposants, dans une lettre ouverte au président Joseph Kabila publiée lundi.

Dans cette “lettre ouverte au président Kabila concernant les manifestations de janvier 2015“, 666 organisations affiliées à la FIDH demandent “justice et réparation” pour “toutes les victimes de graves violations des droits humains” et “l’ouverture de poursuites pénales et actions disciplinaires contre les présumés auteurs” de ces violences.

Elles réclament également la libération de plusieurs opposants ou personnalités arrêtés dans le sillage des manifestations, notamment celle de Christopher Ngoy Mutamba, un militant associatif disparu depuis le 21 janvier à Kinshasa. M. Ngoy préside l’organisation de défense des droits humains Synergie Congo Culture et Développement.

Le 19 janvier, des manifestations avaient éclaté à Kinshasa et d’autres villes, dont Goma; le chef-lieu de la province du Nord-Kivu (est), contre un projet de révision de la loi électorale susceptible de permettre à M. Kabila, en poste depuis 2001, de se maintenir au pouvoir au-delà de 2016, alors que la Constitution lui interdit de se représenter pour un troisième mandat.

Cette disposition de la loi avait été retirée après quatre jours de violences, mais la nouvelle loi électorale n’a pas apaisé les craintes de ceux qui redoutent de voir M. Kabila s’accrocher au pouvoir au-delà de novembre 2016.

Les troubles, qui ont vite tourné à l’émeute et aux pillages, ont fait treize à 42 morts, selon les sources.

Les ONG signataires dénoncent l’usage excessif de la force” par les forces de sécurité congolaises “qui ont causé la mort de plusieurs dizaines de personnes“, lit-on dans la lettre ouverte.

Dans la foulée des manifestations, des centaines de personnes avaient été arrêtées, et l’ONG Human Rights Watch (HRW) a dénoncé samedi une vague d'”arrestations arbitraires“.

Les ONG signataires du texte exigent aussi la réparation en faveur de toutes les victimes de graves violations des droits humains et autres atteintes survenues au cours du mois de janvier. Elle “réaffirment leur engagement à contribuer efficacement à l’instauration d’un Etat de droit et l’enracinement de la démocratie” en RDC.

Mais elles souhaitent l’ouverture des poursuites pénales et actions disciplinaires contre des présumés auteurs intellectuels et matériels de tous ces actes jugés criminels de janvier 2015, dont des arrestations arbitraires, des détentions illégales, des enlèvements, des disparitions forcées, de l’usage abusif des armes et munitions de guerre contre la population civile non-armée et de l’usage disproportionnée de la force contre des manifestations pacifiques.

Belga

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