RDC Présidentielle 2016 – Katumbi: «Le jour où j’aurai terminé avec ma petite pause, s’il y a des choses à annoncer, je le ferai»

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Moise-Katumbi-Chapwe

Moïse Katumbi, membre du parti présidentiel et gouverneur du Katanga, la province la plus riche de la République démocratique du Congo, est depuis quelques mois sous le feu des critiques : fin décembre, via une métaphore footballistique, il s’était prononcé contre un troisième mandat du président Joseph Kabila. Aujourd’hui, suite à l’adoption d’une loi sur le redécoupage des provinces, il quitte ses fonctions de gouverneur.

 

Qu’envisage-t-il pour la suite de sa carrière politique, alors que beaucoup de Congolais lui prêtent des ambitions présidentielles en 2016 ? Il est ce lundi matin 16 mars l’invité sur RFI.

 

RFI : La loi sur le redécoupage des provinces du Congo vient d’être promulguée. Le Katanga va se voir diviser en quatre, ce qui suscite beaucoup de craintes, d’inquiétudes ici, mais pas seulement. Que pensez-vous du fait que cette loi soit mise en œuvre maintenant ?

Moïse Katumbi : Moi-même, j’étais contre le découpage de la province en quatre. Comme la loi a été promulguée, c’est la démocratie et j’ai dû accepter. Ce qui va être compliqué, c’est surtout le budget parce que le découpage n’était pas dans le budget de 2015. Le gouvernement central doit aller au Parlement et débattre sur le budget du découpage. La loi est là. Je vais la respecter jusqu’à la fin et j’espère que ça va amener un plus pour le pays et non pas le chaos.

 

Cette loi pour le redécoupage dormait dans les cartons depuis 2006. Est-ce que comme certains l’affirment, vous pensez que c’est une initiative pour vous évincer de l’un des postes les plus convoités du Congo ?

C’est tout à fait normal que dans une jeune démocratie, les gens commencent aujourd’hui à dire : « non, c’est pour faire partir Moïse Katumbi. » Moi, je ne crois pas que ce soit cela. Il y a d’autres gouverneurs aussi. Dans la vie, il faut savoir partir. J’avais un mandat que je respecte. Si la loi a été promulguée, je suis démocrate et je dois respecter cette loi. Il y a beaucoup de choses à faire dans ce pays.

 

Vous avez annoncé votre départ aux Katangais la semaine dernière. Comment est-ce que vous envisagez la suite de votre carrière politique ? Vous allez vous battre à l’intérieur du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) ou à l’extérieur ?

Je suis membre de la majorité présidentielle et je suis membre du PPRD. J’ai toujours dit [que] s’il y a quelque chose qui ne va pas, je le dirai dans mon parti et je resterai dans mon parti. S’il y a des choses à améliorer, c’est dans le parti. C’est ça un parti politique. Quand on était à l’internat, le prêtre nous apprenait à être honnêtes et à être francs, avoir un franc-parler. Et j’ai grandi comme ça.

 

Si l’on parle de franc-parler, justement est-ce qu’il y a un combat à mener au sein du PPRD contre un troisième mandat ?

Il n’y a pas de troisième mandat parce que, je crois, le calendrier est sorti. Le président Joseph Kabila n’a jamais déclaré qu’il serait candidat pour un troisième mandat. Je crois au PPRD, c’est un parti politique. Il y a aura bientôt son congrès. Le PPRD est là pour faire respecter la démocratie. Donc si je suis dans ce parti, c’est pour faire respecter la démocratie. Il y a aussi des gens dans le PPRD qui ne voudront pas faire respecter la démocratie. C’est ça un parti politique. Et il faut en interne discuter, voir le pour et le contre.

 

Vous avez annoncé votre départ. Quelle est la suite que vous envisagez pour votre carrière politique ?

Je veux prendre un petit temps de repos. Je veux faire un safari, le tour du Congo. Pour moi, ça serait quelque chose de bien. Je prends un petit repos, le temps de réfléchir. Mais je continuerai à servir cette population. Ce n’est pas parce que je quitte la politique que je vais oublier cette population. Cette population m’a beaucoup soutenu. Et aujourd’hui, si le Katanga est une province pilote de la République démocratique du Congo, ce n’est pas grâce à Moïse Katumbi, c’est grâce à la population katangaise.

 

Ce tour du Congo dont vous parlez, ça pourrait être une possible campagne ?

Non, pas du tout. Le président de la République a encore un mandat. Dans le temps, quand je faisais le tour du Congo, pourquoi on ne me soupçonnait pas de faire une campagne présidentielle ? Je ferai le tour du Congo, des infrastructures réalisées dans notre pays. La beauté de notre pays, ce n’est pas en restant chez moi à la maison que je peux la voir.

 

Cette pause, vous l’envisagez jusqu’à quand ?

C’est une pause que je prends le temps de réfléchir. Le jour où j’aurai terminé avec ma petite pause, s’il y a des choses à annoncer, je le ferai.

 

La question qui brûle les lèvres de tous les Congolais : est-ce que vous allez être candidat à la présidentielle en 2016 ?

En tout cas, c’est la même question [rires] qui revient de temps en temps avec tous les journalistes. Le président Kabila a un mandat légitime. Il lui reste encore plus ou moins deux ans. Nous devons accompagner le président de la République pour bien terminer son mandat, nous les Congolais, l’aider à développer ce pays. C’est lui qui a apporté la démocratie dans notre pays. Avant son arrivée, il n’y avait pas d’élection libre et démocratique. Donc le président a un mandat, mais nous ne devons pas envier le mandat du président.

 

Pour rester sur un terrain que vous appréciez, est-ce qu’en 2016 vous pensez être titulaire ou remplaçant sur le banc de touche ?

Je ne peux pas penser aujourd’hui à 2016 parce que je suis en train de terminer mon mandat et il y a toujours aussi le mandat qui court du président Joseph Kabila. Il y a aussi le congrès du parti à venir. Il y a aussi beaucoup de choses d’ici deux ans qui peuvent arriver dans le pays, et jusque-là c’est lui qui est élu. Pour le moment, voyons comment soutenir le président pour bien terminer son mandat. C’est le plus important.

Interview de Léa-Lisa Westerhoff

(Avec RFI)

1 COMMENT

  1. Candidat ou pas, le pouvoir sera conservé par notre parti, le PPRD. Voilà, la vérité, nous n’allons pas organiser les élections pour les perdre. C’est aussi simple que ça. Boko sutuka na pongi yaba bébés oyo ba lalisa bino à contre coeur.

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