Les négociations directes entre les signataires de l’Accord politique de la Cité de l’Union Africaine et les non signataires ont été suspendus le vendredi 9 décembre et vont reprendre ce mardi. Et pour cause ! Les Evêques devaient assister à la cérémonie d’investiture de Monseigneur Ambongo comme Evêque de Mbandaka. Pendant cette absence des évêques, les participants devaient analyser les matières qu’ils vont traiter en commissions et en plénière. Il s’agit de la gestion de la période de transition après le 19 décembre, des mesures de décrispation politique, de la Constitution, du fonctionnement des institutions, du processus électoral (le calendrier, la CENI, le CSAC, du Comité de Suivi et la forme que l’accord.)
L’examen des listes, la validation des mandats et la création des commissions, tels sont les points qui ont fait l’objet des discussions du vendredi 9 décembre 2016, par les acteurs sociopolitiques et les évêques pour permettre le déroulement en ordre des travaux. Au cours des débats houleux sur les listes des participants, le Mouvement de Libération du Congo (MLC) a quitté la salle à la suite de la non prise en compte de son quota.
La problématique des prisonniers politiques et l’abandon des poursuites judicaires contre Moise Katumbi étaient également dans le lot des revendications de tous les opposants pro et anti dialogues du camp tshatshi.
Pour le porte-parole de la CENCO, Abbé Donatien Nshole, le timing final n’a pas été précisé mais l’engagement est pris pour que les négociations prennent fin avant le 19 décembre. Il a précisé qu’il ne s’agit d’une remise en cause de l’Accord du 18 octobre 2016 mais plutôt de trouver des solutions afin d’éviter le chaos. Les évêques vont continuer à approcher les uns les autres pour que le mardi 13 décembre, tous les acteurs concernés reprennent dans de bonnes conditions les travaux.
Le président de l’UNC Kamerhe, co-modérateur des opposants signataires de l’accord politique du 18 octobre 2016, a invité tous les participants au dépassement de leure ego pour ne voir que l’intérêt de la RDC. Indigné du boycott de ces assises par le Mouvement de Libération au Congo, il plaide pour son retour aux travaux avec le concours des évêques.
« Nous devons faire en sorte que les âmes gagnées dans cette salle, par les évêques, ne soient pas égarées. Nous devons nous surpasser.
Nous pensons que les évêques vont prendre en compte les revendications du MLC. S’il faut ajouter une unité ou deux en faveur du MLC, cela ne va pas compromettre le bon déroulement des travaux ».
«Nous ne voulons pas qu’un seul Congolais meurt. Nous devons nous surpasser. Même dans la Bible, le pasteur avait laissé 99 brebis pour aller chercher une seule brebis. C’est ce que les évêques doivent faire aussi car le départ du MLC fait partie des litiges. Nous devons faire des concessions. Nous devons nous priver de nos privilèges en tant que partis ou personnalités politiques pour privilégier l’intérêt général ».
Lambert Mende pour sa part a relevé que le 19 décembre sera une, journée normale. Il appelle le peuple à résister à toute tentative de violence. Il espère voir le MLC aux travaux dès leur reprise. Il fustige l’attitude de certains acteurs politiques qui s’acharnent sur le chef de l’Etat en lieu et place de privilégier le pays. D’après lui, il n’y aura pas de désordre le 19 décembre parce que la Constitution et la Cour Constitutionnelle ont déjà réglé à la question des élections.
Selon Martin Fayulu, la crise est due au fait qu’on organise pas les élections. «Le 19 décembre, c’est la date-butoir, la fin du mandat de Kabila. Le peuple congolais doit savoir comment serait géré le pays après cette date».
Quant à la question concernant le départ du MLC, Martin Fayulu a expliqué qu’on a donné 15 places à l’opposition politique y compris la société civile qui n’avait pas pris part au dialogue du camp Tshatshi, c’est-à-dire deux places pour le MLC et 11 pour le Rassemblement. Le rassemblement est composé de 10 plates-formes, à savoir l’UDPS et alliés, la Dynamique de l’opposition, G7, l’AR, Convention des républicains et autres.
Si la Dynamique de l’opposition a deux places, le MLC était membre de la Dynamique, une composante de la Dynamique, alors il n’a pas droit à revendiquer au delà du quota lui attribué. Me Georges Kapiamba, président de l’ACAJ, plaide pour des sanctions contre les auteurs du blocage du processus électoral. Il espère voir les prisonniers politiques être libérés avant le 20 décembre. Son ONG vient de lancer un appel en direction du chef de l’Etat pour qu’il donne des instructions précises aux services qui détiennent arbitrairement les prisonniers politiques, dont des militants de Lucha, a-t-il ajouté.
Au cours de la séance inaugurale de ce mini- dialogue convoqué par les Evêques, le président de la CENCO, Mgr UTEMBI TAPA, a demandé aux participants d’avoir un sens de coopération et de collaboration sincère pour la réussite de ces travaux en faveur du peuple. Il leur a recommandé de céder à la concession et au compromis qui ne doivent jamais être interprétés comme des aveux de faiblesse.
L’archevêque de Kisangani a invité chaque participant à lancer des appels à l’apaisement pour que les Congolais ne revivent plus jamais les tristes événements des 19 et 20 septembre 2016.
Il a martelé que ces négociations sont organisées pour donner aux participants le temps de travailler ensemble dans un format réduit. Ce travail portera essentiellement sur l’examen des divergences afin d’obtenir un large consensus.
Murka
Avec Tempete des Tropiques