RDC, Tsunami à la Majorité présidentielle : «Wumela-Yebela» : Kabila clôt le débat

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Les flatteurs du régime désillusionnés

En séjour de travail à Kindu, province du Maniema, dans la partie-Est de la République démocratique du Congo (RDC), le président de la République Joseph Kabila a mis fin au débat, le week-end dernier, entre les partisans de  « Wumela  » et ceux de  « Yebela » , slogan populaire en vogue au Congo-démocratique, récupéré par des acteurs politiques selon leurs appartenances à la Majorité présidentielle ou à l’Opposition.

« J’ai entendu les gens dire Wumela. Moi, je vous assure qu’il y aura élections » , a-t-il déclaré à la foule, avant de se rendre à l’aéroport pour un meeting.

Le débat est donc clos. Tous les flatteurs qui crient  « Wumela  » pour pousser Joseph Kabila à la faute sont désillusionnés.

Les uns estiment qu’il n’y a pas assez de stock de compétences en RD Congo pour remplacer le Raïs, les autres soutiennent que ce dernier est trop jeune pour aller à la retraite.

D’autres encore déclarent tout haut, avec dédain, qu’il n’y aura pas élections, de ce fait, Kabila ne quittera pas le pouvoir, tandis que quelques uns appuient, avec arrogance, la tenue d’un référendum pour modifier la Constitution et permettre au chef de l’Etat de briguer un troisième mandat.

Tous ces politiciens flatteurs qui se servent de la population, moyennant des modiques sommes d’argent, à chaque apparition publique de Joseph Kabila, pour crier  « Wumela » , sont à ce jour désillusionnés. Sous d’autres cieux, ceux-là qui ont créé  « Kabila Désir  » ou  « Totondi yo nanu te » , ou encore  « Je suis…, j’aime Kabila » , devraient quitter le navire MP ou PPRD pour leur honneur et leur personnalité, plutôt qu’y rester et tomber dans le ridicule.

Déjà, en 2007, il y a de cela 9 ans, lors d’une interview accordée au magazine Jeune Afrique, le chef de l’Etat, répondant à une question, avait promis de quitter le pouvoir au terme de ses deux mandats, estimant que  » le pouvoir use, il faut savoir le quitter « .

15 ans déjà au sommet de l’Etat, Joseph Kabila sait pertinemment bien le comportement de son entourage dont la plupart ont été aux côtés du maréchal Mobutu jusqu’à sa chute. Ils l’ont suffisamment accompagné dans sa dictature qui a duré plus de 32 ans, avant de l’abandonner à la venue de Laurent-Désiré Kabila, seul avec sa famille biologique, malade.

En disant non à  » Wumela « , Kabila vient de lancer un signal fort à l’endroit des membres de sa famille politique qui tiennent à tout prix qu’il garde son fauteuil, malgré que les dispositions constitutionnelles le lui interdisent. Ces adorateurs réalisent maintenant que, bientôt, pour la première fois en RDC, il y aura passation de pouvoir au sommet de l’Etat.

C’est aussi un des messages que l’Opposition politique congolaise qui, ces derniers temps, unie comme un seul homme, attend depuis plusieurs mois, même si quelques ténors pensent qu’il n’est pas complet. Pour ceux-là, il fallait que Kabila dise que les élections auront lieu le 28 novembre 2016, et qu’il n’y participera pas. Ils ajoutent que ce message n’est pas très rassurant, ni apaisant.

Surtout que ces opposants ne jurent que par son départ le 20 décembre prochain.

Pour une certaine opinion, ces propos du chef de l’Etat, vus selon l’angle diplomatique, sont une réaction à la communauté internationale qui, exerçant également de son côté une farouche pression, souhaite qu’il démissionne au terme de son dernier mandat constitutionnel, tel que recommandé plus précisément par l’Union européenne et les Etats-Unis. Question de ne pas tomber dans le chaos à l’instar du Burundi, ou encore piétiner la démocratie comme au Congo-Brazza, Rwanda ou en Ouganda.

Malgré qu’il n’est plus certain de tenir la présidentielle et les législatives nationales dans le délai constitutionnel, Joseph Kabila a souligné, toujours à partir de Kindu, que le processus électoral prendra la vitesse de croisière avec l’opération d’enrôlement des électeurs. D’où l’appel à l’ensemble de la population congolaise à aller se faire enrôler massivement.

Le 30 juin prochain, la République démocratique du Congo célébrera son 56ème anniversaire d’accession à la souveraineté tant nationale qu’internationale. Un énorme défilé militaire aura lieu dans la même ville de Kindu, au Maniema.

A l’occasion, comme à l’accoutumée, le président de la République fera un discours à la nation. L’opinion estime qu’il ne manquera pas de parler d’un point très fondamental, celui relatif à son avenir politique.

Par LM


Un article de Tempete des Tropiques

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