Rwanda : Kizito Mihigo confesse d’avoir comploté contre la vie de Kagame.

0

 

Kizito Mihigo

Célèbre pour ses chansons aux lyriques dépeignant les terreurs du génocide rwandais de 1994 et prônant la réconciliation entre hutu et tutsi, Kizito Mihigo a fait, ces derniers jours, des confessions qui mènent à croire qu’il ne pratique pas ce qu’il prêche.

Aux arrêts depuis plus d’une semaine, le musicien Rwandais a, dans une confession diffusé sur la radio nationale, reconnu sa culpabilité pour une partie des chef d’accusations portés contre lui par les services de sécurité rwandais.

“Oui je suis coupable, mais je ne souhaite pas comparaître, car je n’ai pas d’avocat” a déclaré à la cour Kizito Mihigo le lundi 21 avril dernier.

Une deuxième confession donc après celle faite devant la presse internationale au lendemain de l’annonce de son arrestation et de ses 3 co-accusés le 14 février dernier. Le chanteur était porté disparu depuis une semaine avant cette apparition.

Si dans la première confession Kizito n’avait admit d’avoir eu que des entretiens sur internet avec des partisans du FDLR (forces démocratique pour la libération du Rwanda) et le RNC (le congrès national du Rwanda), le chanteur parle des rencontres physiques avec des collaborateurs du RNC dans sa deuxième confession.

En choquante divergence avec ce qu’il a toujours défendu, Kizito s’est repenti de ce qui l’a rendu aussi populaire au Rwanda. “Si je n’avais pas conversé avec eux, j’aurais peut-être évité de comparer la vengeance avec le génocide parce que ça allait donner un coup de main aux négationnistes. Mais je n’y ai pas pensé » reconnait-il, allant même plus loin en demandant la clémence des autorités.

Dans ses chansons ont retrouvait plus des lignes comme : “Même si le génocide m’a rendu orphelin, cela ne m’a pas fait perdre toute empathie pour les autres”.

Cette contradiction entre ce qui a toujours été l’identité de Mihigo et ce qu’il a récemment déclaré soulève la question de s’avoir si ces propos ont été faits volontairement ou sous torture.

Le FDLR a de sa part condamné l’ arrestation du chanteur qu’il qualifie d’oppression contre ceux qui s’opposent à “l’agenda sectaire et anti-démocratique”. Le mouvement va plus loin en louant l’artiste comme étant d’une personnalité éprise de justice et d’égalité entre tous les groupes ethniques.

Kizito Mihigo, le journaliste Cassien Ntamuhanga, l’ex soldat Jean-Paul Dukuzumurenyi et Agnes Niyibizi sont inculpés pour atteinte à la sûreté de l’État, complicité de terrorisme et de trahison ainsi que de conspiration et meurtre.

La police les accuse d’avoir fomenté un attentat à la bombe contre un des principaux immeubles de Kigali et d’attentat à la vie de certains politiciens y compris le président Paul Kagame.

Si reconnus coupables, Mihigo et la suite pourraient recevoir une peine allant de 15 à 25 ans de prison.

Erick Bukula

Voice Of Congo

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here