Les américains oseraient-ils franchir la ligne rouge dans leur détermination à faire fléchir le pouvoir de Kinshasa ? On peut être tenté de le croire s’il faut scruter les dernières décisions prises par le Congrès américain. Après avoir sanctionné les généraux Kanyama, Amisi Gabriel Kumba et John Numbi, le Congrès américain , décidémment, tente de frapper le coeur du régime.
Une short list de deux officiels civils les plus influents a été transmise à l’Administration Obama pour des sanctions ciblées. Il s’agit d’Evariste Boshab, le vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur, sécurité et ordre public ainsi que Kalev Mutond, le patron de l’Agence nationale des renseignements. A la Maison Blanche, on semble d’abord tempérer. Mais, les lobbyistes font pression. Sûrement, ils attendent le retour de Barack Obama à DC pour lui soumettre le dossier.
Le président américain s’est lancé dans la campagne pour soutenir la candidate démocrate Hillary Clinton dont les derniers sondages face à son rival républicain, Donald Trump, désormais, aux coudes à coudes. Que dira Obama sur ces nouvelles propositions de sanctions contre les proches de Joseph Kabila? Un professeur spécialiste de la politique étrangère des États-Unis indique que la décision du Congrès américain est, la plupart de fois, respectée par le locataire de la Maison Blanche.
Dans cette configuration, il ne sera pas étonnant d’entendre dans quelques jours que des nouvelles sanctions contre les deux dignitaires ont été prises. En ce moment là, c’est le Département du Trésor qui va agir. Le motif évoqué dans ce genre de dossier, c’est punir les officiels congolais qui rétrécissent les libertés publiques et étouffent la démocratie. Et Boshab et Kalev, contrôlant les deux grandes machines sécuritaires du pays, les États-Unis ne les louperaient pas, explique un diplomate en poste à New York.
Selon le même diplomate, le gouvernement américain attendrait voir comment les forces de défense et sécurité vont se comporter lors des prochaines manifestations politiques projetées dans la capitale congolaise, avant de passer à l’action. Mais un court sursis demeure. « S’il y a encore répression contre les opposants, les sanctions ciblées contre les deux hommes forts du régime Kabila, seront annoncées officiellement », conclut-il.