Le Sommet des Chefs d’États signataires de l’accord cadre d’Addis-Abeba aura lieu le 24 février prochain et devra accueillir 12 Chefs d’Etat dans la capitale de la RDC.
Au cours de cette rencontre, le Président Félix Tshisekedi, succédera à l’Ouganda à la tête du Mécanisme Régional de suivi dudit Accord-cadre signé le 24 février 2013 au siège de l’Union Africaine et entériné par le Conseil de sécurité des Nations Unies.
Sur ce, le Président du Rwanda Paul Kagame a décliné l’invitation de la RDC y compris son Ministre des Affaires Étrangères.
Selon des sources non officielles, la RDC serait en négociation pour la présence du 1er Ministre rwandais.
Les mêmes sources annoncent qu’aucun chef d’Etat de la région sur les 12 au total n’a déjà rassuré de sa participation.
Et pourtant, le Président de la République Félix Tshisekedi a rassuré l’envoyé spécial du Secrétaire Général des Nations Unies pour la région des Grands lacs, Huang Xia, de la disponibilité de toutes les parties prenantes concernées par cet Accord.
Ce dernier était en visite officielle à Kinshasa du 2 au 5 février 2022 pour prendre connaissance du niveau de préparatifs de ce dixième sommet des chefs d’Etat des 13 pays signataires de l’accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la République Démocratique du Congo et la Région prévue, après maints reports, le 24 février prochain à Kinshasa.
Qu’en est il de l’organisation ?
Jusqu’à présent, la mission d’itinérance créée au sein du Ministère de l’intégration régionale serait toujours en cours de préparation pour persuader au moins cinq Chefs d’Etat de la Région de prendre physiquement part à ces assises prévues en visioconférence et en présentiel à Kinshasa.
Jusqu’à présent, cette mission n’aurait pas reçu des frais conséquents pour ce périple africain, alors que des sources onusiennes ont suggéré la présence du Secrétaire Général de l’ONU, Antonio Gutteres à ces assises.
On note aussi avec inquiétude le “défaut de communication explicite du Gouvernement congolais” sur la tenue du sommet du 24 février.
Déjà reporté une fois, ce sommet prévu en décembre 2021, a été renvoyé en février 2022. Mais à ce jour, on apprends que, sur le plan diplomatique, on a pas encore expédié des notes verbales et des invitations aux pays concernés pour des dispositions utiles.
Une situation qui risque de chambouler les programmes des plusieurs chefs de l’État dont le protocole prévoit en avance les horaires des déplacements.
Il y a aussi le manque de coordination entre les différentes institutions chargées de l’organisation de ce sommet.
Il y a d’abord, la Présidence qui gère le protocole du Chef de l’État et la cité de l’Union Africaine où est censé être organisé le dit sommet en présentiel.
Il y a aussi le Gouvernement qui est l’organe chargé de la mise en disposition des fonds pour la tenue dudit sommet et du suivi du financement de celui ci.
À cela s’ajoutent deux ministères: celui des affaires Étrangères et celui de l’intégration régionale. Chacun veut avoir son mot à dire et il y a même conflit d’intérêt car chacun veut déployer ses équipes sur terrain pour convaincre les futurs participants.
Enfin, il y a le Mécanisme de suivi de l’accord cadre d’Addis Abeba qui se sentirait marginalisé, alors que c’est lui qui pilote ce processus depuis sa mise en place.
Parmi d’autres faits constatés qui risquent de perturber ce sommet, il n’y a pas encore de site définitivement arrêté pour abriter cet événement.
Les organisateurs tatônnent entre la construction d’un chapiteau à la cité de l’UA ou la location d’un autre espace pour la tenue dudit sommet.
Qu’en est il de Paul Kagame?
Comme on l’a dit si haut, Paul Kagame a décliné l’invitation de la RDC de prendre part à ces assises y compris son Ministre des Affaires Étrangères.
Mais plusieurs sources annoncent que le Gouvernement congolais serait en négociation pour ne fût-ce que convaincre le Premier Ministre Rwandais de participer.
Une situation qui fait dire à Christian Nyamabo, membre du parti Ecco Officiel : “La RDC doit apprendre à s’assumer et défendre ses intérêts seul en utilisant les outils de la paix sans exclure le recours légitime à la violence. La paix négociée est une défaite à longue terme !
Nous en sommes aujourd’hui à quémander la présence du Rwanda dans un accord !”
En ce qui concerne la non présence du Rwanda à ce sommet, cela ne fait aucun doute que le contexte géopolitique actuelle joue en sa défaveur.
“L’état de siège et la coalition militaire FARDC-UPDF ont frustré le Rwanda et son président.
Du coup Paul Kagame se trouvant écarté de la zone de contrôle de la situation politique et militaire de la RDC, il ne peut qu’être frustré.
Il ne se considère plus comme ami du Congo,” a déclaré Bukasa Emmanuel, membre de la team Congo Ya Biso.
Il y a aussi les attaques récentes des rebelles M23 à partir du Rwanda et pourtant ces derniers sont censés être cantonnés en Ouganda.
Une situation qui inquiète, alors que la RDC a récemment refusé d’accueillir des policiers rwandais à Goma, dans le cadre de partage des informations et de la lutte contre la criminalité.
Bishop Mfundu