Un vol EgyptAir disparaît en mer Méditerranée entre Paris et Le Caire

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Parti de Paris mercredi 18 mai 2016 au soir, à destination du Caire, un Airbus  A320 de la compagnie EgyptAir a disparu des radars en mer Méditerranée, dans l’espace aérien égyptien. Pour des raisons encore inconnues, il aurait effectué deux virages brutaux, avant de chuter et de disparaître des radars en l’air. L’hypothèse terroriste n’est pas écartée. Il y avait 66 personnes à bord, dont 30 Egyptiens et 15 Français. Trois cellules de crise ont été mises en place, au Quai d’Orsay, à l’ambassade de France en Egypte et à l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle.

Mercredi soir, le vol MS804 décolle de l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle, au nord de Paris, vers 23h20 heure de Paris, après avoir quitté le terminal à 23h09. A bord, 56 passagers dont un petit garçon et deux bébés, sept membres d’équipage et trois agents de sécurité. Sont évoqués quinze Français, 30 Egyptiens, deux Irakiens, un Tchadien, un Algérien, un Britannique, un Portugais, un Belge, un Saoudien, un Koweïtien, un Soudanais et un Canadien. Destination de cet Airbus A320 de la compagnie nationale EgyptAir : Le Caire.

Vers 1h55, en contact avec le contrôle aérien grec au-dessus de l’île de Kéa, le pilote n’indique aucun problème. L’appareil quitte ensuite l’espace aérien grec, vers 2h30. Il se trouve alors à 37 000 pieds, et selon le ministre grec de la Défense, vers 2h40, il effectue alors deux virages brutaux dans l’espace aérien égyptien, de 90° sur la gauche puis de 360° sur la droite, avant de chuter de 22 000 pieds et de disparaître des radars, à environ 10 000 pieds d’altitude.

« Les informations que nous avons pu recueillir (…) nous confirment hélas que cet avion s’est abîmé et s’est perdu », a déclaré le président français ce jeudi matin. « Aucune hypothèse n’est écartée, aucune n’est privilégiée », précise François Hollande. « Lorsque nous aurons la vérité, nous devrons en tirer toutes les conclusions que ce soit un accident ou une autre hypothèse que chacun a à l’esprit, qui peut être terroriste », conclut-il.

Des recherches conjointes sont en cours en mer Méditerranée

Le ministère égyptien de l’Aviation civile et la compagnie aérienne ont annoncé que des équipes de recherche et de secours avaient été dépêchées dans la zone présumée de l’accident. Des avions turcs, grecs et français participent aux recherches, coordonnées par l’Egypte. L’armée grecque a également dépêché une frégate de la marine de guerre, et deux hélicoptères. Selon le ministre grec de la Défense, aucune trace de l’avion pour l’instant, mais l’espoir de retrouver des survivants est mince.

Le président français François Hollande a appelé son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi dans la matinée. Puis une réunion interministérielle de 45 minutes, au format proche des conseils de défense, a eu lieu à Paris, en présence du Premier ministre Manuel Valls, des ministres des Affaires étrangères, de la Défense, de l’Intérieur, ainsi que de la ministre de l’Environnement et des Transports, accompagnée du secrétaire d’Etat aux Transports et de son homologue à l’Aide aux victimes.

Aucune piste privilégiée pour l’heure sur les causes du drame

Le Premier ministre égyptien, Chérif Ismaïl, reste sur la même ligne que François Hollande : si la piste terroriste n’est pas exclue, il est, selon lui, encore trop tôt pour privilégier la moindre hypothèse. Selon le site internet Flightradar, le 18 mai avant sa dernière liaison, l’appareil a effectué plusieurs autres vols. Il est d’abord parti d’Asmara, en Erythrée, en direction du Caire, dont il était arrivé la veille. Il a ensuite rejoint Tunis, avant de revenir dans la capitale égyptienne à nouveau. Puis il a décollé en direction de Paris, d’où il est finalement reparti avant sa disparition.

EgyptAir est l’une des plus anciennes compagnies du monde, elle a 83 ans. En 2011, conséquence des violences de la révolution, l’Egypte a reçu un tiers de touristes étrangers en moins par rapport à l’année précédente, et la compagnie aérienne nationale a perdu près d’une centaine de millions d’euros sur un an. Puis, entre 2012 et 2013, avec les mouvements protestataires survenus jusqu’à l’arrivée au pouvoir du général al-Sissi, les touristes ont continué à fuir le pays, et EgyptAir a alors accumulé 6 milliards d’euros de dettes, bouclant l’année 2014 avec une perte de presque 300 millions d’euros.

La même année, pour réduire ses coûts, la compagnie a supprimé une liaison sur dix. Et en 2015, 200 pilotes d’EgyptAir ont présenté leur démission faute d’augmentation de leurs salaires. Cependant, la compagnie est réputée sûre. En trente ans, EgyptAir n’a connu que quatre incidents mortels. Le dernier datait jusqu’ici de 2002. Depuis huit ans, elle fait par ailleurs partie du premier réseau de compagnies aériennes mondiales, Star Alliance, qui réclame un audit poussé sur la sécurité des vols de ses membres. A noter enfin que la Commission européenne autorise EgyptAir à desservir l’ensemble des aéroports de l’Union européenne.

Un article de RFI

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