Véritable scène de guerre en plein centre ville : Panique hier à Gombe

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Des coups de feu ont été entendus sur l’avenue Lukusa où un commando conduit par un officier supérieur de la DEMIAP cherchait à enlever le n°1 du FPI

C’était aux environs de 15 heures ce mardi 30 août 2016 qu’une panique a été observée dans la commune de la Gombe à Kinshasa, où des coups de feu ont été entendus au siège social du Fonds de Promotion de l’Industrie(FPI). Selon plusieurs témoins, un commando conduit par un officier supérieur de la Détection militaire des activités anti-patrie (DEMIAP) cherchait à enlever le Directeur Général du FPI, Constantin Mbengele.

Ce dernier a réussi à se soustraire de ce lieu, grâce à l’arrivée sur place du colonel Kassongo des services spéciaux de la Police Nationale Congolaise, qui l’a escorté vers une destination inconnue.

Les policiers assurant la sécurité du FPI et de son Dg ont passé un très mauvais temps face aux membres du commando qui se sont comportés en véritables conquérants sans un moindre égard vis-à-vis du protocole et des visiteurs dont certains affirment avoir perdu des biens de valeur lors de la véritable opération kamikaze au siège de cette entité en voie de devenir une banque de développement.

Cette situation a bouleversé la circulation et toutes les activités ont été paralysées, surtout que le Bureau du FPI se trouve au centre des affaires à coté du Centre culturel américain, de City Bank, du Cercle Élaeis, du restaurant français Le Chantilly et à quelques encablures de là se trouvent le Port de la SCPT (ex-ONATRA), des banques commerciales. Bref, un endroit de grande fréquentation.

N’eut été l’arrivée d’une 4×4 Patrol de la Présidence de la République, avec à son bord des agents armés, mais en civil, on allait assister mardi à un carnage au FPI. Surtout que l’avenue Lukusa a été bloquée de part et d’autre quand les éléments du Commando tenaient la Direction générale du FPI sous le feu de leurs armes.

Les vitres de l’entrée principale du siège du FPI ont été endommagées et certains bureaux saccagés. Il convient de signaler qu’auparavant Constantin Mbengele est rentré s’enfermer dans son bureau après avoir remarqué un mouvement suspect autour du FPI quand il reconduisait le colonel de la DEMIAP venu à sa rencontre sans avoir rempli une formalité à la réception.

Des hommes à la tenue militaire rarement en circulation à Kinshasa avaient pris position sur les arbres avec les fusils pointés en direction de cette nouvelle banque de développement. Jusqu’au moment où nous mettons sous presse cet article, nous n’avons pas encore eu des nouvelles sur le motif de tentative d’enlèvement de Constantin Mbengele et de sa destination.

Selon certaines sources, Constantin Mbengele se trouve dans le viseur de Luzolo Bambi, conseiller ppécial du chef de l’Etat en charge de la bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption et le blanchiment des capitaux. Luzolo Bambi a tenté à plusieurs reprises de mettre la main sur Mbengele , mais déplore la complaisance du Procureur Général de la République qui ne l’accompagne pas pour qu’il puisse bien assurer sa mission. Certaines sources affirment que le numéro 1 du FPI ne craint rien car il aurait l’appui de plus hautes autorités de la République, en dépit des soupçons graves de mégestion pesant sur lui.

Même si Constantin Mbengela a de problèmes avec le conseiller spécial du Chef de l’Etat en charge de la bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption et le blanchiment des capitaux, la police devrait être mise à contribution, mais pas les combattants des FARDC lourdement armés comme ce que nous avons vécu mardi au siège du FPI où ces militaires tiraient de balles réelles comme si c’était dans une guerre alors qu’on était en plein centre ville.

Le rapport parlementaire

Notons que le rapport de la commission d’enquête parlementaire sur la gestion du FPI dénonçait déjà en son temps les détournements de prêts d’investissement de cet établissement de l’Etat congolais, accordés aux promoteurs, dont les impayés de remboursement s’évaluent à plus de 140 millions de dollars américains. Couvrant la période allant de 2008 à 2014, le rapport qui avait été présenté le mercredi 8 juin 2016 aux députés nationaux lors d’une séance plénière à huis-clos ne manquait pas de préciser que ces détournements sont encouragés par l’absence de culture des crédits et l’inobservance des procédures.

Ce rapport recommandait au Gouvernement de la République de diligenter un audit externe au FPI afin d’établir les responsabilités collectives ainsi qu’individuelles et de prendre les sanctions qui s’imposent ; de procéder au recouvrement forcé des impayés du portefeuille en force ; de poursuivre en justice les promoteurs insolvables et les bénéficiaires des subventions non justifiées.

Il recommandait également à l’exécutif national d’appliquer les dispositions légales et réglementaires relatives à la transformation des entreprises publiques ; de dépolitiser et rationaliser les conditions d’octroi des crédits et subventions ; de requalifier les conditions d’octroi des subventions ; d’examiner, au cas par cas, les dossiers de licenciement des membres du personnel sanctionnés pendant la période du déroulement de la mission de la commission d’enquête parlementaire.

Parmi les créanciers insolvables qui sont à la base de la descente aux enfers du FPI, ce rapport renseignait la présence des personnalités politiques dont la plupart sont les véritables hérauts du glissement avec leurs associations atypiques : Désir, les Amis de, J’aime…Lui-même Constantin Mbengele a monté une structure dénommée  » Bwik mboy  » ou l’union fait la force qu’il utilise pour faire valoir sa suprématie chez les Kuba du Kasaï dont il est originaire.

Par Godé Kalonji

Un article de Tempete des Tropiques

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